Pourquoi lorsque l’on propose de mesurer l’activité, le premier sentiment est souvent la crainte, ou la sensation d’être controlé ? Et si cela remontait à notre enfance ?
J’explore ici les usages de la mesure sur notre travail depuis notre scolarité, et j’ouvre la porte à une autre manière de la regarder afin de se réconcilier avec celle ci, ici et maintenant !
Le rapport à la mesure que nous avons est particulier, il nous est inculqué dès notre plus jeune âge, lors de la scolarité, mais malheureusement avec beaucoup de biais. Aujourd’hui plusieurs méthodes d’éducation mettent en avant une autre approche autour de la mesure, tel que l’éducation Montessori, mais la grande majorité de notre système éducatif reste ancré dans l’approche suivante :
La vision que je vais décrire est simpliste et caricaturale, elle n’est pas le reflet des enseignants mais du système.
Les élèves suivent un programme scolaire avec un fil rouge prédéfini. Le système attend que l’ensemble des élèves le connaisse, l’assimile et s’approprie les mêmes choses au même moment. Afin d’avoir une vérification de cette appropriation, une mesure est régulièrement réalisée : celle-ci va constituer une grille d’information, de lecture, qui permet de savoir à quel niveau chacun des enfants se place par rapport à l’ensemble du groupe.
Mais comment cette mesure est-elle utilisée ?
Plus les enfants vont grandir, plus ils passeront les niveaux (primaire, collège, lycée, université), plus le système de notation sera utilisé sous forme d’une échelle visant à classifier, et non comme un outil fantastique permettant d’adapter la manière, les outils et les formats d’apprentissage. Elle n’est pas non plus utilisée dans le but d’apprendre aux élèves à s’en servir à leur avantage.
Malheureusement, la majorité des enfants ne voient cela que comme un outil de comparaison, de jugement, voire de compétition. Et le risque est que cela devienne un facteur de démotivation.
Utilisée dans une démarche totalement différente par chacun des élèves, la mesure pourrait devenir un formidable allié. Elle permettrait d’essayer des manières différentes d’apprendre afin de viser l’ambition fixée : comprendre, connaître, savoir … le tout en mesurant régulièrement. Ainsi cela permettrait à chacun de trouver quel format d’apprentissage est le plus adapté.
Apprendre aux élèves à se servir de cette mesure afin qu’en fonction des résultats, soit ils continuent sur ce chemin, soit ils cherchent d’autres manières d’apprendre afin d’en changer le cours. Le but est d’atteindre dans : cette matière, ce sujet… le niveau pour permettre l’atteinte de son objectif, et non être le meilleur.
Ceci ne devrait-il pas être le véritable enjeu de la notation ?
Nous partons donc tous avec des a priori sur la mesure : compétition, complexité, réussite, excellence. Mais sans vraiment comprendre ce que l’on a entre les mains, quelles possibilités elle peut nous offrir, comme par exemple celle de pouvoir essayer plein de choses différentes (technique, méthode, format d’apprentissage). Le fait de pouvoir tester de nouvelles pratiques et d’en mesurer les conséquences, vise à réussir l’ambition fixée, si je reviens à nos élèves : “réussir leur année scolaire pour passer à la suivante” en regardant le critère de succès le plus connu l’atteinte du 20/20 (le graal scolaire).
Ce qui est intéressant dans ce critère de succès éducatif c’est que ce n’est pas un absolu, son atteinte à 100% n’est pas une obligation, c’est tendre vers celui-ci, car finalement si on est à 12/20 a-t-on raté l’année scolaire ? Et si on est à 5/20 est-ce un échec sans possibilité d’évolution ? Ou est-ce une information précieuse, que nous devons regarder de plus près pour réfléchir à d’autres manières de faire afin de faire évoluer cette note ?
Ainsi, dans la grande majorité des cas, quand un jeune arrive sur le marché du travail il n’a pas appris à jouer, à manipuler le concept de mesure, et l’a souvent subi. La notion d’échec, quand l’atteinte du résultat n’est pas au rendez vous, est forte. Il en devient difficile pour lui, voire impossible, de se placer dans une dynamique de construction en se demandant “Si là ça n’a pas marché, alors comment je peux essayer d’atteindre ce résultat différemment ?”
D’ailleurs et à juste titre, a t-on clairement énoncé l’impact recherché ? Est-on aligné sur la définition de chacun des termes ? Ou leur avons-nous simplement demandé d’arriver à telle ou telle niveau ?
On ne lui a pas appris à mettre en corrélation l’ambition (réussir son année) le résultat attendu (avoir une moyenne de 20/20), et les actions qu’il a menées. (Et rappelons au passage que s’il a 15/20 de moyenne c’est déjà exceptionnel.)
Pourtant c’est dans ce dernier point que réside 90% de la magie de l’impact. En regardant et analysant les actions que l’on mène pour changer les choses chez soi, à son niveau, on va avoir la prise de recul nécessaire pour comprendre ce qui fonctionne ou non dans notre quête de réussite.
Savoir ce qui ne fonctionne pas devient un apprentissage fort, un savoir précieux qui va permettre d’avancer, et d’aller chercher autre chose. Sans être dans l’attente que ce soit l’autre (la personne, le groupe) qui bouge, qui change, car il a été jugé défaillant, dysfonctionnel. Il est toujours plus simple de regarder chez l’autre (individu, équipe, organisation) ce qui ne va pas, et d’attendre que celui-ci change. Mais quelle est la probabilité qu’il bouge là où on l’attend ?
La mesure est un outil précieux pour nous permettre de savoir si on est en train d’atteindre notre objectif. A une seule condition : ne pas regarder l’évaluation uniquement, et juste à l’instant T!
Il faut regarder l’ensemble :
Cela permettra de définir les nouvelles actions à mener, soit dans la continuité des précédentes, soit dans la rupture en changeant totalement de manière de faire, dans le but d’essayer de trouver le chemin de la réussite.
Lorsqu’on travaille on part sur un acquis : ce que l’on est en train de faire apporte de la valeur, sinon nous ne serions pas en train de faire ces taches.
Et si maintenant vous fixiez pour une échéance une ambition ? Qu’est ce qui guide les actions que vous êtes en train de faire ? Qu’elles en sont le but ? Puis vous y associez des critères de succès, chiffrés ! Ces critères permettraient de rendre tangible la valeur, l’impact de vos actions sur votre cible. Important le chiffrage de ces impact est ambitieux, le but est de vous tirer vers le haut, souvenez vous à l’école il était fixé à 20/20 !
Parallèle au milieu scolaire
- Action : je vais en cours tous les jours, j’écoute les cours des profs, je fais les exercices, j’apprends mes leçons, je répète à voix haute….
- Ambition : Réussir mon année scolaire sans encombre
- Critère de succès : avec 20/20 de moyenne
Maintenant regardons de plus près : l’élève à 8/20 en histoire/géo, qu’est ce qui peut être tester pour lui permettre d’améliorer sa note ?
Hypothèse :
- Pour la phase d’écoute : prendre des notes? Changer de place dans la classe?
- Pour l’apprentissage des leçons : recopier X fois la leçon? Lire à voix haute et s’enregistrer?
- Pour la récitation : se faire interroger par une personne le soir ou le weekend? Faire des textes à trous?
L’enjeu va être de tester et de trouver les bons leviers, il en est de même pour votre travail, en changeant la manière de faire ou en essayant de nouvelle choses (process, outil…), peut être que l’impact va être plus fort (ou non), mais au moins vous l’aurez compris et analysé.
Comprendre que la mesure est votre allié pour vous permettre : d’observer, tester, changer, innover … afin d’atteindre vos ambitions. Que l’échec de l’atteinte ne remet pas en cause vos compétences, mais simplement que la manière dont vous vous y prennez aujourd’hui n’est pas la bonne. L’échec devient donc un apprentissage, sans lequel vous n’auriez pas su que ces actions ne généraient pas l’impact souhaité.
Ainsi vous aurez de nouvelles conversations, car vous serez passé de la croyance d’un sujet à la connaissance de celui ci !
J’en profite pour remercier l’ensemble des enseignants qui se dévouent à nos enfants au quotidien pour les accompagner dans cette longue route de l’apprentissage, dans un quotidien souvent très très difficile.
“Il n’est pas important d’être meilleur que quelqu’un d’autre, il est important d’être meilleur qu’hier” - Jigoro Kano.
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